Nous avons discuté avec Michèle et Manu Burkart de ce que signifient une vie épanouie et une bonne qualité de vie pour eux et leurs enfants.
Qu’est-ce qu’une bonne qualité de vie pour vous ?
Vivre dans une société où règnent la liberté d’expression, la tolérance et la prudence.
Votre perception a-t-elle toujours été la même ou votre définition personnelle d’une bonne qualité de vie a-t-elle évolué au fil du temps ?
Effectivement, la formulation ci-dessus est le fruit d’une réflexion approfondie. Mais de nos jours, on accorde probablement plus d’importance à ces notions qu’auparavant. Pouvoir vivre « en paix » est une liberté qui est loin d’être acquise. Le fait d’élever ou non des enfants joue aussi certainement un rôle. Mais que l’on soit jeune ou vieux, avec ou sans enfant, la générosité, la liberté, l’amour et la santé sont des éléments qui influent de manière positive ou négative sur la qualité de vie.
Quels éléments considérez-vous comme essentiels pour une vie épanouie ?
Des personnes de confiance, un sentiment de sécurité et la santé.
Dans quelle mesure la durabilité joue-t-elle un rôle dans votre quotidien ?
Nous nous efforçons constamment de réduire notre empreinte écologique. Mais il reste encore du chemin à parcourir. Si nous voulons agir pour le climat, nous devons apprendre à faire des sacrifices, comme réduire notre consommation de viande, éviter les produits issus de processus de fabrication nocifs ou renoncer aux voyages en avion, pour n’en citer que quelques-uns. C’est un défi auquel nous sommes toutes et tous confrontés.
Selon vous, quelle est l’importance de la communauté et de l’engagement social pour la qualité de vie ?
Elle est immense. Ne pas se sentir seul, pouvoir échanger et être écouté sont des facteurs cruciaux pour garantir une bonne qualité de vie.
Comment vous engagez-vous au quotidien pour la communauté ?
Nous entretenons de nombreux liens sociaux, des amitiés étroites, mais aussi de nombreuses relations professionnelles où le souci du bien-être commun est primordial. Inclure les gens, leur demander comment ils vont, montrer de l’intérêt et entretenir des relations.
Comment éduquez-vous vos enfants pour qu’ils deviennent des personnes socialement engagées ?
À notre avis, il n’y a qu’une seule méthode pour y parvenir : montrer l’exemple. C’est de loin la manière la plus efficace d’« éduquer ». En réalité, « éduquer » les enfants n’est pas vraiment possible. Mais nous pouvons leur montrer le chemin en étant des modèles. Bien sûr, nous pouvons leur enseigner des choses et leur imposer des limites lorsque cela est nécessaire, mais ce qui compte le plus – et nous semblons souvent l’oublier – c’est ce que nous faisons toute la journée. Les enfants observent toutes nos actions en tant qu’adultes et les imitent. Si nous voulons qu’ils deviennent de bonnes personnes, nous devons leur inculquer des valeurs.
Lorsque vous pensez à l’avenir, qu’est-ce qui vous rend optimistes et pessimistes en ce qui concerne la qualité de vie des générations futures ?
Il est assez facile de répondre à cette question. Le réchauffement climatique et les menaces contre la paix suscitent un sentiment de pessimisme. Il est inquiétant de constater combien d’hommes malades et corrompus occupent des postes de haut rang dans de nombreux pays. Nous essayons d’éveiller chez nos enfants, de manière adaptée à leur âge, un intérêt pour les questions politiques et sociales. Ce qui nous rend optimistes, ce sont toutes les bonnes personnes qui existent encore dans ce monde. Toutes ces belles choses qui sont souvent noyées dans le flot médiatique de nouvelles négatives. C’est pourquoi notre conseil (inspiré du livre «Die Kunst des digitalen Lebens» de Ralf Dobelli) est de renoncer à toute consommation d’actualités et de s’informer sur l’actualité mondiale par le biais de revues spécialisées. Le journalisme est devenu une immense industrie du divertissement, où règnent le sensationnalisme et le manque de discernement.